Alors que la culture de la compétition nous fragilise socialement et nous fait perdre confiance en la nature humaine, cette masterclass propose un cadre opérationnel inédit, à la pointe de nombreuses recherches scientifiques, pour déployer la puissance de l’entraide à toutes les échelles de la société.
Pablo Servigne
Spécialiste de l'entraide
Pablo Servigne est chercheur « in-terre-dépendant », auteur de nombreux ouvrages et conférencier grand public. Ses travaux portent sur l’étude transdisciplinaire des effondrements (collapsologie) et de la résilience, mais aussi, en parallèle, sur les mécanismes d’entraide, qui permettent d’envisager un siècle malgré tout heureux.
La compétition généralisée est devenue toxique pour la société et pour la biosphère. Elle constitue un verrou majeur pour bâtir des sociétés plus saines, pacifiées, sensées et équilibrées. Il est toutefois possible de faire sauter ce verrou en s’intéressant aux manières qu’ont les êtres vivants de s’associer.
L’entraide est une force horizontale qui rapproche les gens, dont nous avons toujours besoin, et qui a toujours existé. Face aux enjeux sociaux et écologiques majeurs de ce siècle, il est évident que cette force va devenir vitale à toutes les échelles. Il apparait fondamental de mieux comprendre et de mieux s’approprier cette puissance sociale trop peu connue, car comme toutes les facettes de la nature, l’entraide possède ses principes, ses dynamiques, ses méthodes, ses limites et ses mystères.
À travers une synthèse inédite de nombreux travaux scientifiques issus de plusieurs disciplines comme la biologie, la sociologie, la psychologie, les neurosciences, ou les sciences politiques, cette masterclass inédite propose de construire un cadre méthodologique cohérent et opérationnel pour revisibiliser l'entraide et lui redonner ses lettres de noblesse. Un cadre capable aussi de fissurer — voire de renverser — la vision si sombre et pessimiste que notre société a de la nature humaine et de la nature en général.
L’entraide est un ingrédient majeur de la robustesse de toute société. Mais elle a aussi le pouvoir de recréer des liens et du sens au monde. Une fois installée, elle rend le quotidien plus efficace et serein. L’enjeu est de redonner confiance en l’humanité et en l’avenir.
De plus, en cas de crise ou de catastrophe, lorsque la « normalité »disparait brutalement, l’entraide émerge spontanément et permet d’envisager bien plus de solidarité que ce que le mythe de la compétition ne nous l’autorise. Pour le dire autrement, cultiver l’entraide en amont et en aval des crises (bref, dans la vie de tous les jours), sauve et sauvera des vies, a fortiori durant ce siècle de tempêtes.
Déployer une culture de l’entraide dans les foyers, les associations, les entreprises ou même au sein de l’État permettra d’augmenter les chances de maintenir une cohésion sociale, puissant rempart au chaos, et pourquoi pas, de stimuler des politiques publiques innovantes et des nouvelles manières de créer du commun.